Un marathon de Berlin qui donne envie de recommencer !

Alors que je m’apprête à vous raconter mon marathon de Berlin -les CR sont certes chiants mais très lus-, je ne peux m’empêcher d’opérer un petit zoom arrière.

Car 10 mois avant le départ de ce Major Marathon, je subissais une intervention (lourde même si bénigne) pour enfin stopper la pubalgie que je traînais depuis plusieurs saisons.
10 mois, c’est le temps qu’il m’aura finalement fallu pour préparer mon retour sur la distance reine.
Un plan marathon de 10 mois concocté par mon ami coach Marc Lozano.
10 mois de doutes, de sueur, et surtout de bonheur d’enfin courir libéré de ces douleurs usantes dans le bas ventre et l’adducteur.

Le 17 novembre 2014, je reprenais avec ma première séance de marche. Et le 21 décembre 2014, avec ma première séance de course à pied.
AL: Joyeux Noël darling !

JC runner babaorun a berlin

Pas de mur de Berlin pour JC. Km 30

2015 : objectif marathon de Berlin

Faisons un grand saut en avant dans le temps, en septembre 2015, où nous nous retrouvons dans la Capitale allemande, en bande. AL, Marc, Jeff et moi-même dans un top appart’, dans le quartier de Prenzlauerberg (merci Airb&b) sous le soleil exactement.
J’aime bien loger dans un appart’ car je peux gérer ma bouffe et même jouer au cuistot pour le groupe. Un magasin bio repéré juste à côté, tout va bien, on sera au poil niveau alimentaire.
AL : L’Allemagne, la Mecque du bio, même le café que tu bois sur le quai du métro est bio !

Dans notre grand duplex, on se sent bien

Dans notre grand duplex, on se sent bien

 

Après repérage sur Strava, on se cale une petite séance de côtes en groupe (AL : j’ai suivi aussi, dingue non ?) la veille de la course. Et ouais, on a trouvé des côtes à Berlin.
Parfait. Bonnes sensations. Les jambes sont bien là !

Côtes à côtes !

Côtes à côtes !

Prêt sans être à la bourre #challenge

6h. Le réveil sonne. Enfin, non, je me lève, bien reposé avant qu’il ne sonne. Je prépare mon porridge pendant que mes potes mangent leur gâteau énergétique. Chacun sa tambouille !
Je me laisse complètement guider par les copains, car le jour des courses, je suis une tanche des rétroplannings, au point d’être capable de rater le départ… De toute façon, me retrouver avec eux est un vrai plaisir. Entre le flegme de Marc, le presque détachement que j’affiche (comme pour fuir le stress), le côté taureau qui se prépare pour l’arène de notre ami Jeff Tatard, et AL auprès de moi, nous formons un joli quatuor.

Dans le sas de départ, je croise Ajeeth et Romain. Ils projettent de tourner en 3’45 » au kilomètre et moi en 3’48 ». Ça c’est pour la théorie, car en course, au début, on démarre toujours 2-3″ plus vite que prévu. Je les laisserai donc filer.

Je me sens toujours très relax. Pas d’angoisse, quasi pas de trac, et finalement assez peu d’émotions. Ce qui n’est pas mauvais signe…
Pan départ.

Avant le départ, en lovers

Avant le départ, en lovers

 

AL : Et pendant ce temps, j’essaie de me rendre au km 5, contournant très très largement le Bundestag sous le soleil. Je marche, je marche, mais ça va. J’ai même le temps de me prendre un café cappuccino cannelle, et d’encourager les handisports, les premiers coureurs, les premières femmes. Et je faux (bah enfin, tout le monde sait que ça vient du verbe faillir au présent enfin !) rater mon chéri. Je dégaine rapidos le téléphone pour la photo, argh !

Ambiance, sensations et émotions

JC : La foule est là avec une belle animation. Je savoure cette atmosphère très internationale. Wilkommen dans un Major Marathon ! À Berlin, le parcours est réputé pour être large et plat. Je ne suis pas déçu.

marathon de Berlin parcours

Je sens mes jambes biens propres, comme je l’espérais.
Aux pieds, des Nike Lunar Tempo qui vont se révéler… décevantes. D’abord parce qu’elles glissent à chaque ravito où le sol est humide. Heureusement, j’ai mon bidon (fidèle à Simple Hydration) et je peux passer loin des zones humides, mais Scheiβe ;-< !

Puis, vers le 10e kilomètre, j’ai bien l’impression que je vais chopper une ampoule, ça chauffe. Je sens aussi mon releveur, le jambier antérieur le long du tibia qui brûle. Il ne me lâchera pas de la course… je comprendrai ma douleur après le marathon.

KM 16

KM 16

Quelle erreur ces chaussures me dis-je durant la course ! Les connaissant peu, je les ai trop serrées. Ajoutées à des chaussettes un peu trop neuves et très comprimantes, je me retrouverai avec une tendinite du releveur, bien sentie durant la fête et les jours qui s’ensuivront surtout (AL : Entendez par « la fête », le marathon lui-même ! A chacun sa notion de fête !).

Comment suivre la course ?

AL : Je dégaine le phone de JC branché sur Google Map pour suivre au taquet la course, avec force plan commenté de ses temps de passage.
J’ai dans mon sac un autre bidon, de la boisson de rechange et quelques gels « okahou ».

KM 5, limite, limite !

KM 5, limite, limite !

Après le km5, je file au métro Bellevue pour gagner le km20 vers Yorckstrasse. Les changements dans le métro berlinois sont plutôt rapides, de toute façon Magic Google m’indique tout ce qu’il faut, y compris les horaires de passage des rames. 

Au niveau du semi, je marche un peu pour finalement me caler sous un grand pont où il n’y a personne. Je prépare une panoplie de gels vu que sur le bidon est inscrit le mot « fin » (je le réserve logiquement pour le passage suivant). Je m’exerce à tendre un gel et prendre une photo en même temps, c’est mort, je n’y arrive pas.


Il approche mon chéri, et… me fait signe de boire. Rhhhaaa, help, help ! Je range mes gels, il passe vite, je saisis le bidon dans mon sac et là, je cours après lui (et son allure marathon m’essouffle, c’est dire la différence de niveaux, haha !). Nous échangeons les bidons, c’est beau. Mission accomplie.

Re métro, et là, il faut accélérer. Je prends la poche de poudre Overstims que j’avais dans mon sac en joker, je remplis le bidon vide devant les yeux suspicieux de certains passagers. Non je ne la snifferai pas !

Coucou les amis !

Coucou les amis, de G à D : Jeff, LondsRunner Guillaume, et Marie

Je descends à Konstanzerstrasse pour chopper le 30/31e km. Objectif : trouver de l’eau, mais pas le moindre rade pour cela. Je suis prête à aller sonner chez quelqu’un quand une boulange me sauve la mise, remplissage du bidon dare-dare et 3′ plus tard, mon chéri qui passe. Ouf ! Il a l’air bien.
Je vois sur le tracking qu’il est en train de faire un truc de dingo. Je sais que je ne parviendrai pas à rejoindre l’arrivée avant lui, alors je reste un peu pour voir Jeff, LondsRunner, Marie Prioux, Adrien « Waouh »… et je marche un bon bout afin de savourer l’ambiance qui se fait frénétique sur le Ku’dam.

Je fais bien de ne pas me presser, car à l’arrivée j’attendrai encore longtemps.
En tout j’aurai tout de même parcouru plus de 14km.

KM 40, assez frais

KM 40, les semelles internes toujours bien en place !

Disziplin, disziplin!

JC : Moi, j’ai mené une course digne d’un bon élève ! Sans prise de risque. Mu par ce besoin de me réconcilier avec la distance. De reprendre confiance en mes capacités à aller vite sur marathon.

Je sens bien en courant que je ne suis pas loin de mon record, mais je ne veux pas tenter le diable. Je reste donc très sage (et ça paye). Bon, je dois avouer que dans les 2 derniers kilomètres, j’ai bien essayé de visser pour passer sous les 40′, mais je n’y suis pas arrivé. Zéro déception là-dessus cependant. Bien au contraire. Que du plaisir.

Le finish

Le finish à essayer de gratter quelques secondes

Un plaisir immense de me retrouver à mon meilleur niveau, après tous ces mois à essayer de perdre les 7 kilos que j’ai pris durant ma convalescence (AL : et durant les fêtes). Contrôler mon alimentation, aligner les kilomètres, retrouver de la vitesse, tel fut mon programme. Rien de magique, mais pas sans sacrifices.
J’avais deux solutions : mettre tous les atouts de mon côté avec ces efforts et retrouver mon niveau, ou me cantonner à un simple entraînement régulier, et j’aurais retrouvé un niveau convenable pour beaucoup, mais pas satisfaisant pour moi.

La méga youpitude

La méga youpitude

L’après-Berlin

Oui je vous le confie, je vais tenter de battre mon record qui date du printemps 2013 à Paris (2h38’46’ sec.).
Je vais essayer car je me sens encore capable de me mettre au défi, même si j’approche à grand pas des 50 ans. C’est maintenant ou jamais.
Bien que courir après un record a-t-il vraiment de sens… À quoi bon ? Je me pose parfois la question. Si je parviens un jour à moins de 2h38, quelle satisfaction en tirerai-je ? faudra-t-il que je prenne enfin des risques ?
Le tempérament qui m’anime m’entraînera toujours à suivre une préparation avec un objectif précis méticuleusement, scrupuleusement. On ne se refait pas.

AL : Tu veux dire que tu vas enfin devenir foufou ?

2016 sera probablement marquée par les marathons de Copenhague le 22 mai et Valence le 13 novembre. Quant à 2017, je rêve de London et Chicago !

Réhydratation locale

Réhydratation locale

Récup dans la chaise LC4 de Le Corbusier, il fallait bien ça !

Récup dans la chaise LC4 de Le Corbusier, il fallait bien ça !

 


> Lisez aussi cet incroyable témoignage d’un coureur sur le marathon de Boston

> Quand il commence à faire frais, pourquoi la laine mérinos c’est top pour les fringues de sport ?

Retrouvez d’autres récits du marathon de Berlin celui de Londsrunner, celui d’Euclesrunner, le récit de Marc et Jeff pour la blog de la Boutique Marathon.

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11 réponses à Un marathon de Berlin qui donne envie de recommencer !

  1. Nicolas dit :

    Félicitations quand même !!
    C’est tout de même une sacrée performance après avoir été opéré.
    Et puis bravo à l’assistance qui a dû bien courir aussi !

  2. Davignoni dit :

    Ce n’était pas ch….mais intéressant.
    Bravo Tof. Vraiment super !
    Au prochain, tant pis pour les chaussures et chaussettes neuves…
    Merci AL pour les belles photos, quasi professionnelles.

  3. Valcox dit :

    Superbe, bravissimo !!! Valence est super rapide aussi, bien organisé, un bon marathon pour te surpasser … Je te le souhaite !

  4. Greg Runner dit :

    Bravo mon Jissé. Tu as fait un superbe retour en force après tes mois de galère. J’espère que tes bobos sont passés.
    Bravo et un profond respect!
    Bravo aussi à Anne-Laure, sans qui rien de tout cela n’aurait été possible, on le sait tous!!

  5. Bravo, point barre.
    J’ai adoré suivre ta prépa, j’adore ta pugnacité comme le dis bien AL, et le CR est bien mené, pas un CR chiant comme tu veux bien l’entendre!
    Bref, bravo marathonien! 😉

  6. Nadia Jas dit :

    Quelle belle preuve de dépassement de soi! À chaque marathon, son histoire.
    Et un récit à deux, c’est encore mieux. Bravo!

  7. Totorophelie dit :

    Superbe, récit, comme d’habitude !

    On adore les petites aventures d’AL au fur et à mesure du parcours…

    et bravo à JC, quelle course rondement menée, record ou pas, ça fait rêver…

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  10. Rohnny dit :

    Bravo à toi, super CR et puis je suis admiratif de ta volonté. Juste BRAVO.

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