Me retrouver à Boston, dans cette ville américaine aux dimensions européennes, où ça gambade de partout, des marathoniens aux étudiants, m’aura procuré une sacrée dose de frissons.
Frissons que j’espérais, et pourtant, je me suis laissé cueillir !
Il faut dire que ça fait longtemps que je nourris cette envie de courir un voire des marathons majeurs.
On en compte 6 : le célèbre NYC M, Chicago, Berlin, Londres, Tokyo (le dernier nommé), et le plus ancien de tous, Boston.
Boston, la Mecque du marathonien
Après que les malheureux événements de l’an passé ont endeuillé le marathon de Boston, j’ai de suite voulu m’y inscrire. J’ai été, comme nous tous, très touché par cet attentat. Un acte violent, lâche et stupide, comme tous les attentats.
Et j’ai immédiatement ressenti énormément d’empathie pour ces pauvres gens, puis j’ai été touché par l’entraide, la force, la détermination ; cette énergie des gens m’a comme sauté au visage !
2014, je suis à Boston
Après moult déboires et un sacré combat (aka ma préparation depuis le début !), j’y suis enfin.
Voir des coureurs débouler dans tous les sens, de tous les pays, tous plutôt affûtés -ou au moins aguerris à la pratique du running puisque si on est là, c’est que l’on a couru en 2013 avec des temps qualifants -, ça me grise à fond.
Et puis voir une ville aussi dynamique me donne une pêche d’enfer.
C’est parti pour la course avant la course : la remise des dossards, l’expo avec les copains (AL : 80000 visiteurs ont-ils dit en commentaires, ça laisse rêveur hein ?), l’ambiance extraordinaire dans la ville, puis le lieu de départ, l’attente.
Avant la course
Je me lève, enfin en pleine forme, après une assez bonne récup qui semble me faire oublier le jet lag. Petit porridge de rigueur, préparation, tout le toutim !
Avec mon pote Weimar, on file dans le métro pour aller au bus qui nous conduit dans la pampa, sur le lieu du départ. L’ambiance est relax, tout le monde se parle, j’adore.
Sur le site autour du départ, un grand parc, tout est super organisé.
Du café chaud, des barres énergétiques, tout est méga prévu. Y compris de quoi s’allonger dans l’herbe pour patienter sans prendre froid.
Blabla à droite à gauche, je croise Pascal Silvestre par le plus grand des hasards -on aurait voulu se rencarder que nous n’aurions pas réussi !- et on file enfin prendre place dans les vagues (AL : tu as encore été dans l’eau ?!?). Je quitte Weimar en lui souhaitant bonne course.
Vague 1, corral 1
Me retrouver si bien placé vu mon niveau du moment, je sens que je vais passer ma matinée a me faire doubler…
Mais quel bonheur de voir l’élite femme puis homme passer par un petit corridor juste devant nous pour se positionner. Ils savent faire le show les Ricains, y’a pas à dire.
Je suis enfin sur la ligne de départ, moi, là, à Boston, c’est pas dingue ? Vraiment c’est magique.
Go pour un marathon hardcore
Pas possible de m’échauffer, enfin si, il y aurait eu moyen mais je ne le fais pas. Erreur. Le départ est lancé dans une belle descente de 800 m, et mes cuisses prennent direct des coups. Je n’ai pas, vu mon entraînement chaotique, la foulée légère. J’ai plus des cuisses de cycliste que de runner actuellement (AL : et pas que ‘actuellement’ en fait !).
Au bout de 2 km, oui 2 km !, je commence déjà à sentir des tensions, voire des coups de couteaux dans mes quadris. C’est quoi ce bordel, me dis-je ? Comment je vais tenir si dès le 2e kil, je suis limite crampe ?
Questions pour un champion (titre de AL, ndlr !)
Je me demande pourquoi toutes les 30″.
Les lignes droites d’hier ? Le Compex trop fort ? La descente à froid sur des cuisses peu enclines à supporter les chocs ? Le manque d’entraînement spécifique course à pied ? Trop de vélo ? Les shoes choisies trop récemment ?
Stop les questions mon coco, il te reste 40 bornes à faire. Maintenant faut gérer avec ce paramètre : courir sans te prendre de crampe, et accepter d’avoir mal aux cuisses jusque l’arrivée.
Le pire c’est que je me sens frais, la fréquence cardiaque reste basse. Va falloir booster le mental.
AL : Pendant ce temps, je stresse de ne pas le savoir parti, car le tracking ne fonctionne pas. Et je me questionne aussi : a-t-il franchi la ligne de départ ? Ont -ils remarqué qu’il portait des chaussures bizarres ? A-t-il oublié sa puce ? Voire a-t-il eu une crise cardiaque le vieux vétéran ?
Moi, je cours pourtant.
Pas un long fleuve tranquille, Marielle
Je m’évade avec les encouragements incessants. Les spectateurs forment une densité incroyable ! Entre 5 et 10 rangs tout du long.
Mais diable, que de descentes… Ce n’est vraiment pas le parcours idéal pour un éclopé du bitume. Je pars sur le profil descendant du début de course autour des 4′ au kilo. Me freiner ? J’essaie, mais ce n’est guère mieux. Et puis je sais aussi qu’à mi-course, ça monte, bien souvent.
Allez hop ! Pour me porter, je regarde à droite, à gauche, c’est fou. Les gens vivent ça de manière incroyable. C’est au-delà de ce que j’avais imaginé. C’est notre Tour de France à nous, amateurs passionnés du marathon. À vivre encore et encore… mais quel parcours difficile. Je sais comment m’entraîner pour les prochains, je peux vous le dire ! (AL : ???)
Le fameux collège…
Les supportrices du « College » (= fac) se tiennent sur le bord de la route. Une légende car on dit qu’elles veulent embrasser le plus de coureurs possible. Je file sur la droite et tape les mains de centaines de jeunes femmes, folles des marathoniens ! Pas d’arrêt, c’est que je suis en couple :-D. La vraie raison, mais chuuut, c’est que j’évite les arrêts brutaux étant « bordeline-crampesman » today.
AL : M’en fous de ta raison, tant que tu t’arrêtes pas, ça me va !
Mile 17
On attaque la série des 3 côtes, dont la fameuse Heartbreak Hill. Bon, j’ai la caisse, je les passe plutôt bien. Enfin un moment où je double des coureurs d’ailleurs ! Il n’y a pas trop besoin de lever les genoux ici, alors que les descentes qui suivent sont une cata.
Je ralentis de plus en plus.
Je me dis qu’il faut que je fasse sous les 3 heures, c’est le challenge que je me fixe, en bon compétiteur !
Et puis je pense à tous ces entraînements à la piscine, sur le HomeTrainer, à vous qui me suivez, à mes potes que je vais retrouver à l’arrivée, et ça me donne la patate de continuer.
Boston, here I am!
On arrive dans les faubourgs de Boston, je vais le faire, faut pas que je m’arrête. Je vois des coureurs la socquette légère, je les envie, moi qui n’ai plus DU TOUT une foulée de runner !
Les deux derniers kilomètres se révèlent terribles, j’ai de plus en plus de mal à lever les jambes, une fin de marathon classique + le reste en ce qui me concerne. Mes pieds chauffent beaucoup. Mon aponévrosite roupille, mais quand elle va se réveiller, ej sais que je vais prendre cher.
Le public est incroyable, in-croy-able, il hurle !
Je vois la ligne, je sais que je ferai moins de 3 heures.
L’émotion me gagne
Voilà les larmes… Mes pensées se tournent vers les gens que j’aime.
Emotions, joie, douleurs, gestion de l’effort, partage avec les gens, souvenirs à jamais, et je me dis tout de même : putain que c’est bon le sport !
Maintenant, je le sais, je veux revenir, pour l’ambiance, pour prendre une revanche, en forme et avec ma supporter n°1 dans mes bagages 😉 !
de JC à AL : Je veux que tu connaisses ça un jour
Je viens de vivre la plus belle épreuve sportive de ma vie.
Mais arrêteeuuuu, tu vas me faire chialer !
Tu es incroyable ! Je suis fière de toi !
Merci de partager ce moment avec nous et d’être comme tu es !
Mon copain des bas à sable de Clichy et notre marathonien préféré !
Et puis, je voulais vous dire aussi, vraiment top votre blogue !! 🙂
Mais chiale, chiale ! Et inscrit toi au marathon d’Ottawa ! (je te déconseille Montréal qu’on m’a encore dit très mal organisé).
Vraiment sympa et plein d’émotions ton CR.
Tu peux être fier et profiter désormais 🙂
Je suis resté qu’une journée en profiter mais c’était bien ! Très envie de le refaire avec des cuisses d’acier !
Ah ouais. Nous humble bête de finde peloton qui ne pourrons probablement jamais courir Boston, on t’envie encore plus à la lecture de ce récit. On t’admire aussi pour le mental d’acier mais ça tu le savais déjà.
Si tu persévères, peut être que la porte s’ouvrira un jour ?! Rien que de pouvoir être au départ est une fierté pour beaucoup de l’autre côté de l’Atlantique. Canadiens comme Ricains.
Par contre, faudrait que Madame te prenne la CB car l’expo c’est aussi une tuerie…
Tu l’as fait et ce n’était pas « couru » d’avance !
Ta persévérance a pris le dessus.
Et quel bonheur !
J’ai été très bien élevé 😀
Très beau CR ! J’avais déjà envie de faire ce marathon (pour le challenge déjà de s’inscrire !), il ne reste plus qu’à s’entraîner pour 2016 !
Bonne récup
Et pourquoi pas en 2015 ?
Bonne chance en tout cas et merci !
beau compte rendu l ami
je compte y participer l an prochain
Tu vas a-do-rer !
Bonne chance.
Super texte !! Bravo et merci de nous faire partager ainsi cette aventure
Avec plaisir et merci pour les félicitations toujours appréciées.
Pfioooouuuu, quel marathon !!! j’ai presque l’impression de revivre,en plus grand en plus fort encore, l’émotion qui m’a submergée quand je suis allée, pour la 1ere fois à PAris, voir l’arrivée du marathon Place Dauphine alors que je n’avais encore jamais couru au-delà d’un Semi et que c’est là que j’ai décidé « Moi aussi l’an prochain faut que j’y sois ! »
Moi aussi j’aime le sport pour ça, pour les défis que l’on se lance à soi-même, pour les challenges qu’on « s’impose », les efforts auxquels on s’applique, pour les émotions qui nous font vibrer, pour le partage de tout ça ; et le marathon en particulier, qui est à chaque fois une nouvelle aventure avec soi-même, où rien n’est jamais écrit d’avance….. bref … et tu as su nous maintenir en haleine tout au long de cette prépa, nous faire douter, puis espérer avec toi et enfin nous faire vibrer , palpiter, depuis nos écrans …. pour cette course myhtique, que je vais peut-être désormais aussi lorgner d’un coin de l’oeil …… une fois que je serais réparée …… Bravo Champion, savoures bien et bonne récup’
Valérie
Fidèle parmi les fidèles du blog Valérie.
Tu auras su aussi par tes mots m’encourager, nous encourager à nous accrocher et c’était pas gagné d’avance…
Remets toi vite pour faire ce que tu aimes, courir et sporter 😉
Bises Val.
Bravo JC, vraiment toutes mes félicitations !
Avoir mal dès le 2ème kilomètre et s’accrocher a son rêve de finir Boston en moins de 3h c’est vraiment beau, tu as du vivre quelque chose d’incroyable la bas qui se ressent à travers tes mots !
Bonne récup’ et a bientôt 😉
Extraordinaire oui. Merci pour ton soutien.
Whaaaa juste Bravo!! je suis impressionnée, bravo champion
Merci Mary. Au plaisir de se voir.
Congratulations ! Tu as atteint l’objectif que tu t’étais fixé.
Yes!
Bises.
Magnifique compte rendu, qui fait vibrer même lorsqu’on ne court plus depuis 4 mois! Je vous souhaite de vivre encore plein de marathons !
Pourquoi ne pouvez pas courir ?
Merci en tout cas et oui je vais encore continuer de courir tant que je le peux et que j’apprécie le faire.
Merde.
Ça fait envie ton truc !
Super récit en tout cas. A la hauteur de tes péripéties pour arriver jusqu’à la ligne de départ.
Bravo coach.
Merci mon Ju. A ton tour maintenant, mais ne mange pas de crêpes au Nutella avant même si tu es chez les Bretons ! 😀
Profite bien.
Je vais pleurer moi !!! Très beau récit, pleins d’émotions… Un grand bravo !!!
Mais je ne voulais faire pleurer personne moi… Rhooo !
A bientôt sur un trail Fanny et merci !
Tu vends du rêve, coach ! 😉 Bisous !!
Qui se cache derrière ce magnifique blog ? Je rêve de connaitre le Japon !
Wowwww !!! Tellement contente pour toi que tu aies pris tant de « plaisir » (peut-être pas le bon mot 😉 ) à courir ce marathon ! Quelle aventure, quel parcours semé d’embûches ! Et te voilà malgré tout ça au départ et à l’arrivée de ce Major, et cela encore en moins de 3 heures !!! Déjà un chrono qui me fait baver d’envie, mais en plus quand on sait par où tu es passé, ça force le respect ! Je ne peux que te souhaiter d’y retourner prendre ta revanche ! Car la roue va quand même bien finir par tourner, non ? 😉
Val, tu fais parti des soutiens presque quotidien sur DM qui m’aura permit de continuer de me préparer malgré tous mes déboires !
Merci à toi, ton soutien et tes mots sont toujours très touchants.
2h58, c’est sûr que çà fait saliver bon nombre d’entre-nous mais 2h58, pour un gars qui a déjà couru bien plus vite, çà n’a pas la même saveur… Et c’est tant mieux !
A bien y réfléchir, t’as peut être vécu ce qu’il pouvait t’arriver de mieux à Boston (sur ce point, ton récit m’a rappelé pour premier Roth) : la découverte d’une épreuve fabuleuse et, en même temps, une petite frustration qui te motive pour revenir et te donne une marge pour y vivre des moments encore plus exceptionnels… avec ta dulcinée.
Et puis, avec ta prépa non académique, t’as maintenant une expérience supplémentaire non-négligeable dans ta boîte à outils…
C’est vrai que j’ai beaucoup appris avec toutes ces galères.
Merci pour ton suivi régulier ! Et à une prochaine fois sur Annecy ! Ou à Cham le 28 juin ?
Superbe récit qui donne très envie de s’aligner, un jour, sur ce marathon. Bravo pour ta course malgré tous les aléas de la prépa, c’est impressionnant …
Il ne voulait presque pas de moi ce marathon 😉 Mais il ne savait pas sur qui il tombait et je l’ai vaincu !
Fais le si tu le peux. Le top !
Superbe !!!
On flippait tellement sur la 1ère partie, avec ce tracking vierge de toute donnée te concernant. Et puis, au semi, le chrono est apparu!
Bravo JC pour cette magnifique performance. Et merci pour le partage. Ca donne envie…
Récupère bien.
J’ai demandé à l’organisateur de rajouter un peu de piment, ma prépa étant trop, comment dire, linéaire : piscine, vélo, piscine, vélo, piscine, Oh tiens du HT !!
A très vite Renaud.
Wahoooo ! Faire au mieux avec l’état du moment, c’est la vraie victoire. Je suis admiratif de cette performance. Moins de 3h dans ces conditions est tout simplement exceptionnel ! Bravo et merci pour ce récit.
à bientôt … le viaduc est une passerelle pour le mont blanc !
Très bien résumé. Je suis presque plus fier de cette médaille que celle de Paris avec mon RP à 2h38 de l’an passé !
A bientôt en Aveyron si je comprends bien ?!
Déjà un grand bravo pour le résultat. Même dans mes rêves les plus fous, ce ne sera jamais possible. ton texte m’a ramené 7 années en arrière lorsque j’ai fait NY (en plus de 4H!). Ce fut ma plus belle émotion sportive (et contrairement à toi, je n’ai jamais connu le haut niveau dans d’autres activités). les américains ont beaucoup de travers mais ils savent célébrer ces moments de fêtes. Merci de nous faire partager ces moments rares
Tu me l’avais dit pour NY, les caprices de la météo auront repoussé ce moment à Boston et j’en ai profité à fond !
On se voit vite Stéph !
Bise.
Bravo champion !
Je suis heureux pour toi. Tu nous avais dit il y a un mois que tu n’étais pas sûr de pouvoir t’aligner sur cette course mythique. Quelle course tu as fournie !
Et ce n’était pas du chiqué ! Jusqu’au bout j’en aurai bavé ! Mais le résultat est à la hauteur de ce que j’attendais, ce fût un super moment !
Dommage que j’ai un peu merdouillé dans la fin de la prépa qui fait que j’ai eu mal aux jambes beaucoup trop tôt. Mais on jouait sur du velours. Pas simple.
Merci Grégo. A très vite.
Superbe CR !!
Participer à un marathon avec un tel public doit vraiment être énorme !!
En tout cas chapeau !!
ENOR-ME ! Tu as le bon mot ! Ils sont incroyables de ferveurs.
Ping : 118 marathon de Boston 2014 | babaOrun
Wouahou! Un grand respect! Faire une course comme ça, la gérer ainsi les déboires et profiter de ce moment, je dis chapeau bas!
Bon, dans quelques années, faudra que tu m’emmener aussi dans ta valise!
Encore toutes mes félicitations champion!
En plus tu ne prends pas trop de place ! 😀
Ping : Marathon Boston 2014 : marathon difficile | babaOrun
Pas eu le temps de te féliciter JC. Bravo ! Je suis admiratif par ta performance et par ta capacité à surmonter les pépins physiques… Fort !
Et moi de tes formidables prouesses à l’écrit ainsi que ton humour qu’on adore. Accessoirement tes runs aussi 😀
En lisant plusieurs CR ici, je me dis que non seulement j’aimerais me faire plaisir en participant comme toi à ce genre de courses légendaires. Mais plus encore, j’espère avoir l’opportunité de venir t’encourager sur une épreuve.
Ping : Marathon du Mont-Blanc par JC : c'est la lutte finale ! | babaOrun
Ping : Oh les jolies chaussettes de compression ! | babaOrun