Il paraît que je suis en prépa marathon, et qu’il convient d’inclure un semi. Lassée de courir sur l’asphalte parisien (et surtout cherchant un prétexte pour aller passer un petit week-end hors-frontières), je jette mon dévolu sur l’exotisme le plus extrême : l’Italie.
A Salsomaggiore Terme, petite bourgade située entre Parme et Piacenza.
Bon ok, tu ne situes pas ? Imagine une ligne droite entre Gènes et Vérone, et hop, au milieu, c’est là.
Donc à Salsomaggiore, dimanche dernier, avaient lieu un marathon, un semi, un 30 km et un 10km. Merveilleuse occasion pour coupler ça avec un petit week-end à Reggio Emilia, pour aller voir des amis de toujours.
Une inscription épique
A commencer par le site web de ces courses des Terres verdiennes, qui m’évoque une pub pour la pizzeria locale dans un cinéma de banlieue en 1993.
Où trouver les infos essentielles ? L’heure du départ ? Où retirer le dossard ? Un coup de fil m’apporte ces réponses. Mais le doute persiste… Stress.
Je surveille le temps prévu, je fonde l’espoir que les Ritals sont nuls en prévisions météo. Comment envisager de courir sous la pluie par 5°C ?
Dimanche 22 février : dis-moi que c’est pas vrai ! Bingo ! Il pleut sans discontinuer et il caille.
Pourtant, je suis motivée. Vraiment, j’ai envie d’en découdre, d’aller au bout, de tester une nouvelle allure, de finir pour ne décevoir ni mon coach chéri ni surtout mes copines qui se sont levées aux aurores pour me suivre. Merci Alex, merci Franci !
Joyeux bordel !
Je dois retirer mon dossard juste avant la course, et nous arrivons… 30 minutes avant le départ, il y a la queue (sous la pluie donc, mais keskeuchfoula), c’est le binz, normal, bienvenue en Ritalie ! Mais l’organisation s’y retrouve et annonce tranquille que le départ est retardé de 10 minutes. Chi va piano, va sano etc. etc.
Je fais la connaissance de Giancarlo, le big boss, très honoré de voir une Française parmi tous les coureurs et qui se fait prendre en photo avec moi. Ah ces Italiens…
Je file boire un ristretto au bistrot (dans l’espoir de « perdre un peu de poids » aux toilettes). Et me mets en short, effort surhumain vu la température (mais cela va s’avérer une brillante idée, bien meilleure que de porter un legging détrempé). Je déballe l’immense sac poubelle offert par l’organisation -nettement mieux qu’un tee-shirt moche-, et je file vers le départ.
Difficile de distinguer de quel coté du portique on part, tant les gens sont éparpillés çà et là dans la zone de départ. J’attends sous une belle pluie bien hydratante.
Et parmi tous ces mecs, je me dis que déjà en France, le running manque de femmes, mais alors là, c’est super, il y a je pense 7 mecs pour une nana. J’adore l’Italie, vraiment !
Semi pluvieux, semi heureux
Go ! Ça démarre sur une descente. Je ne veux pas m’emballer, je cale mon allure à 5’30. Et j’écoute les gens autour de moi. Tous les coureurs partent ensemble : marathoniens, ceux qui font le 30km, le semi et le 10km. Environ 1300 personnes en tout. Que des clubs. C’est rigolo.
Nous traversons des champs, des champs, des champs et des champs. Pas Elysées. Pas un paysage grandiose. Des champs en hiver, dans le gris. De toute façon, il pleut comme vache qui pisse, donc je me fiche bien du décor. Mes Asics Cumulus font floc-floc.
Au km 8, je dépasse un mec qui… téléphone en courant ! Apparemment, il appelle une nana qui court aussi. Il semble la draguer. J’hallucine.
Les supporters sur le bord de la route sont très très rares. Je loue donc d’autant plus mon support team !
Je ne m’arrête pas aux ravitos, j’ai mon bidon sur moi. Je me demande pourquoi des stands distribuent aussi des éponges (sans grand succès il faut dire). Que pouvons-nous éponger ? Nous sommes tous trempés jusqu’aux os.
Je garde à peu près le rythme, quelques courtes côtes me mettent à l’épreuve. Mais le pire sont ces places en galets, à Fidenza et à Fontanellato. Ça glisse, c’est bien plus instable que des pavés. Va-chercher-bonheur !
Ma course s’achève au pied d’un magnifique château, et à peine ai-je passé la ligne que je me fais engueuler (suis-je en France ? Bah non pourtant), car j’ai mis une veste par dessus mon dossard. Porca miseria, mais c’est pas possible ces coureurs qui font rien qu’embêter les bénévoles qui comptent les dossards à la main sous leur parapluie ! Mais mes cops crient bravo, merci les filles.
1h56’00, je suis super contente, fière et… un rien mouillée. Mes chaussures font floc, j’ai les doigts qui commencent à se crisper par la fraîcheur. Il était temps que ça cesse cette petite plaisanterie.
Le meilleur ravito d’arrivée
Je vais chercher ma médaille, je la trouve belle, et mon lot de finisher consiste en une gravure du château et un sac de bouffe. Pas de trucs de dingue, mais j’aime bien l’idée !
Je passe au ravito post-course et là, c’est magique : une équipe est en train de faire de la pâte là, sur place, de la frire et nous sert des gnocchi fritti avec de la mortadelle.
C’est pas léger, léger, mais c’est chaud, croustillant, local et délicieux. Je kiffe l’Italie !
Un déjeuner de reine m’attendait ensuite de retour à Reggio chez Franci et Reinhold, quant au dîner chez MariaLuisa, il fut royal. Ma sieste aussi.
Et surtout j’ai gratté 4 minutes sur le temps de mon dernier semi, celui de Boulogne il y a trois mois. Come sono contentaaaaaaaa !
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Good Job !!
Continue comme ça, toi qui aime les voyages, il faut maintenant se rapprocher des 1H50′ pour aller aux France dans les Antilles……
Bisous
Ah ah mais quelle merveilleuse idée !!! (AL)
ah ben enfin des news !! j’me languissais …c’était pour le teasing 😉
4′ c’est pas rien ma bonne dame . Bravissimo
Tu dois être très contente et c’est de très bonne augure en vue du marathon …. signe aussi que la prépa est bien gérée et digérée … Je constate que sur place la récup’ a été dignement assurée .
Bonne continuation donc vers les plus longues sorties ….
PS: j’ai bien pensé à toi dimanche matin en me battant contre moi meme, mon souffle et mes jambes sur ma sortie « semi longue » en vue d’un semi le 15 /3
Tu as aussi l’air d’être sur un bon trend ! Pour ma part je lutte contre un TFL naissant à grand renfort de stretching quasi quotidien. Wait and see et merci Valerie pour les encouragements. À moi de te souhaiter un tiptop semi bientôt
Je kiffe l’Ialie aussi! Bravo bravo pour ton semi!
Super ! C’est tellement bien d’allier course et dépaysement, dans tous les sens du terme. Et la pluie ça donne encore une autre dimension à l’effort. Bravo pour ce nouveau RP.
Carrément et comme tu ne peux pas te dire « je prends un billet de métro et je rentre chez moi », tu es encore plus gonflé à bloc ! Merci Philippe (AL)
Moi qui croyait qu’en Italie il faisait toujours beau et chaud… (tout dépend de la distance avec les montagnes tu vas me dire…)
Merci pour ce CR qui me fait bien rire par moment (les italiens ont toujours l’air de draguer non? Ou c’est encore un cliché bien ancré dans ma tête?)
Les coureurs italiens sont plutôt concentrés, et pas plus dragueurs que n’importe qui d’autre. Mais celui-là sortait du lot ! Quant au soleil rital, il est surtout dans la mentalité je trouve !
Bravo pour la motivation et merci pour ce petit billet d’ambiance… On s’y croirait ! Moi aussi j’aime bien courir où que je sois, même en vacances. D’ailleurs, je trouve que ce sont les itinéraires où l’on se laisse surprendre : que ce soit par les parcours, les dénivelés ou les changements climatiques ! En tout cas, bon training 🙂